Le Domaine est la plus prestigieuse enclave de la Grande Marche : quartier du pouvoir, il concentre les forces administratives, politiques et commerçantes de la Grande Marche au sein d'un environnement de prestige. On y trouve les gardiens du feu les plus affables et les plus attentifs de Phénice. Le long des larges avenues dallées, éclairées et propres, quelques rares maisons bourgeoises, celle des bâtisseurs les plus haut placés, s'intercalent entre les palais et les demeures d'architectes.

Le Palais du Plan

Le Palais du Plan est imposant, massif et prétentieux. les bâtisseurs l'ont doté de toues leurs trouvailles dans une débauche baroque de savoir faire. Le cœur du palais est un hémicycle dans lequel tous les cinq ans prôneurs, bâtisseurs, gardiens du feu et nourrisseurs décident des travaux à venir et répartissent les richesses. une des rares représentations de Phénice trône au centre de la salle : une maquette de trois mètres de haut autour de laquelle les décisions se prennent. L'hémicycle donne sur des dizaines de petites alcôves dans lesquelles des adversaires débattent, discutent et trouvent des compromis. Pour le reste, le Palais est une succession de salles poussiéreuses dans lesquelles les bâtisseurs comptabilisent les dus et les gains, recopient des relevés, délivrent des passe-droits et déterminent les droits au gîte et au couvert. Quelques potentats vivent au dernier étage dans de luxueux appartements.

La Chaussée des Nantis

Située derrière le Palais du Plan qu'il faut impérativement traverser pour pouvoir s'y rendre, la Chaussée des Nantis est un jardin de pierres miroitantes constitué d'orgues basaltiques. Certains pics cristallins aux multiples facettes s'élancent à plus de trente mètres sur le contrefort qui sépare le Domaine de la Marche des Lumière. Le soleil joue parfois dans ces roches le plus beau des spectacles, réservé à l'élite phénicienne. Hormis les puissants, seuls quelques laveurs d'orgues triés sur le volet et les meilleurs musiciens ont pu accéder à la chaussée. Profitant de l'acoustique et des échos du lieu, les bâtisseurs organisent ici leurs réceptions.

Le Parvis des Confréries

Le long d'une large avenue, les confréries des bâtisseurs disposent chacune de leur pavillon. Verrier, métallurgiste, mineur, forgeron, maçon, filtreur d'eau, etc chaque profession a sa représentation. D'ici, les confréries tentent de défendre leur acquis et de faire pression sur le pouvoir pour acquérir de nouveaux avantages. C'est aussi entre ses murs que se discutent les nouvelles techniques de travail, les modes d'organisation et que sont acceptées ou non les nouvelles machines. Le parvis des confréries est une cour de besogneux préoccupés par la défense de leurs intérêts. Avides de reconnaissance, corrupteurs et corrompus, les confrères sont souvent prêts à exercer toutes les pressions pour en venir à leurs fins. Mais à force d'évoluer dans le même microcosme, ils sont tous devenus redevables les uns des autres.

Le Beffroi des Funambules

Il s'élève à cent cinquante mètre au dessus du sol, et surplombe l'ensemble du domaine. Cette tour est l'ouvrage, la demeure et le privilège des funambules : une confrérie-clef des bâtisseurs sans qui bien des architectures n'auraient pu naitre. Le beffroi, dont la base en forme de pentagone est fait de hautes arcades inoccupées et construit autour de cinq escaliers qui finissent par se fondre en un seul. Plus on s'élève dans la tour, plus s'y multiplient es tourelles indépendantes, reliées entre elles par de fines poutrelles ondulantes qu'empruntent avec aisance les funambules. Au delà de leurs interventions sur les chantiers de Phénice et de la maintenance des cimes, les funambules vendent fort cher leurs talents dans les d'autres domaines. Ils se distinguent par une fierté implacable et un ton hautain de privilégiés presque intouchables. les funambules font d'ailleurs souvent preuve de leur agilité dans des duels. Leur code d'honneur est lé à leur mode de vie et à l'héritage de l'institution qu'ils incarnent : un subtil mélange entre respect de leur hiérarchie interne, tradition quasi similaire et maintien de leur liberté d'action.

La Rotonde des Mémoires

Séparée de l'Atre par la coulé nourricière, un peu a l'écart du Palais du Plan, la Rotonde des Mémoires est une bâtisse de cinq étages conçue pour favoriser l'apprentissage mnémotechnique qui s'y donne. La sobre façade circulaire est composée de vitres opaques et de colonnes classiques. Le rez-de-chaussée est une sorte de palais de glaces, dans lequel d'innombrables miroirs dissimulent les portes. La compréhension de ce labyrinthe constitue l'une des phases aux allure de l'éducation. il donne sur des salles aux allures monastiques, ne contenant que des sculptures abstraies ou des objets de marqueteries aux emboitements complexes. Dans les étage, chaque maître mémoire dispose de son appartement qui fait office d'école. Certaines pièces sont des capharnaüms, d'autres des exemples d'ordre. Les couloirs son ornés de chapelet, de cordages noués, de dessins de corps tatoués, de maquettes à tiroirs ... Au sol, des mosaïques forment des plans complexes et multicolores.