Il s'agit là, par l'éclectisme de sa population et ses curiosités historiques, de l'un des quartiers les plus étonnants de la Grande Marche, voire du stallite tout entier. Peuplé d'une majorité d'artistes, de marginaux et de prophètes, le quartier emprunte son nom à l'étrange édifice qui constitue son centre névralgique. un monument aux origines mal connues dont les prôneurs ont souvent souhaité la disparition mais les habitants du quartier, fermement attachés a leurs particularismes, sont toujours parvenus à défendre.

La Chapelle

Cette petite église semble sortir d'une légende de l'Avant. Rien dans ses proportions ou dans sa décoration ne permet d'éclaircir le mystère de son existence, mais les habitants du quartier croient dur comme fer qu'elle remonte à l'époque du Grand cataclysme. Comment aurait elle dans ce cas résisté aux éruptions qui ébranlèrent le volcan ? C'est un mystère. Quoi qu'il en soit, les habitants lui vouent un culte absolu, et s'ils ont modifié certains ornements extérieur en incrustant des joyaux dans ses murs latéraux. L'édifice est resté inchangé et la petite chapelle trône fièrement au centre de la place. Les habitants du quartier ne la considèrent pas comme un monument religieux : elle exalte leurs superstitions et leur marginalité, raison que les prôneurs voient son existence d'un mauvais œil. L'intérieur de l'édifice est resté pratiquement en état. Les bancs de bois, pourrissant et couverts de mousse, se sont effondrés sur eux mêmes, les murs sont craquelés, la plupart des vitraux sont détruits. L'autel central à la signification inconnue, est ouvert en son milieu par une large fissure, tandis qu'une croix métallique est fixée sur le mur du fond et que plusieurs morceaux de bois pourri y sont restés accrochés. Les habitants du quartier pénétrèrent rarement à l'intérieur de la Chapelle. On dit que c'est un lieu maudit où fantômes issus du passé terrorisent les visiteurs imprudents. Les enfants des bâtisseurs qui s'aventurent la nuit tombée ont de nombreuses histoires à raconter à ce sujet. Pour le visiteur égaré, l'impression causé par cet édifice incongru est parfaitement saisissante, voire effrayante, comme quelque chose sortit d'un autre temps, dont on ne saurait rien.

Les Cours Jumelles

Les Cours des Jumelles, sont véritablement l'âme du quartier de la Chapelle. Il s'agit de deux places, ornés chacune d'une fontaine sculptée il y de cela presque un siècle et figurant deux "hippocampes de lave", l'un mâle et l'autre femme, bien que l'on ait jamais pu les différencier. Éloignées de quelques dizaines de mètres et reliés par un faisceau de ruelles escarpés, presque aussi pittoresques que celles des quartiers des Laves, ces deux places possèdent une configuration identique. L'un baptisé "Place des Prophètes" et constitue le lieu de rendez-vous de tous les rêveurs, les poètes et les musiciens du quartier, voire de tout Phénice. On y échange des histoires de rêves, des idées de symphonies pour instruments à vent, des légendes fastueuses de personnages horrifiques et merveilleux. C'est ici que l'art de la ville se ressource et prend vie. La seconde place est la "Place des Inventeurs". Tout ce que Phénice compte de savants plus ou moins toqués, d'inventeurs originaux ou de constructeurs déments peut venir s'y retrouver pour causer mécanique, propulsion à l'éolienne, courants ascendants et turbines solaires. Mieux, c'est sur cette place que les dits inventeurs viennent proposer à un public toujours ravi, les grandes premières qui feront sombrer leurs auteurs dans le ridicule ou les propulseront vers la gloire. A ce sujet, l'aventure de l'effrayant Professeur Synapse, propriétaire de l'Auberge du Fou Volant, est restée dans toutes les mémoires.