Le quartier est le domaine de la Diaspora Japonaise. Comme dans la plupart des grands stallites du monde entier, une communauté japonaise, la seule à posséder une existence authentifiée en tant que communauté ethnique, est parvenue à s'établir à Phénice. Le Ghetto Oriental est un quartier à part à Phénice. il obéit à ses propres règles, édicte ses propres lois et vénère même ses propres dieux, même si ses habitants feignent de se plier à l'autorité des prôneurs. D'un point de vue architectural, le Ghetto ressemble à un mélange de cité japonaise médiévale et de bazar méditerranéen, avec ses petites maisons à toits en pagode, ses temples silencieux et son étonnant marché. Le Ghetto vit refermé sur lui-même, et la plupart des autres habitants de Phénice ne s'y aventurent que rarement, même si cette situation est en train d'évoluer. En théorie, les japonais du Ghetto doivent obéir aux même lois que leurs concitoyens. En pratique, les autorités préfèrent les voir régler leurs problèmes entre eux et ne posent sur leur communauté qu'un œil distrait et fataliste.

Le Temple d'Amaterasu

Dans le panthéon shintoïsme, Amaterasu est la déesse du soleil. Les japonais de la Diaspora n'ont jamais cessé de la vénérer, et les prôneurs de Phénice ferment les yeux sur cette hérésie, qu'ils estiment participer de la même logique que celle de leur culte. Les autres Phéniciens ne sont pas jaloux de ce privilège. A leurs yeux, les « nippons » comme ils l'appellent, sont un peuple aux coutumes étranges, et mieux vaut les laisser en paix. Le temple est un lieu de méditation et de dévotion, situé au cœur du Ghetto. La plupart des nippons s'y rendent au moins une fois par jour. Il s'agit d'une magnifique construction typiquement orientale, ornée de bas-reliefs figurant la destruction de l'île du Soleil Levant et l'exode de ses habitants vers les quatre coins du monde, et coiffée d'un triple toit en pagode. A nuit, les quatre lanternes situés aux extrémités du toit diffusent leur bienfaisante clarté sur la place centrale, et le temple reste ouvert. Long près d'une trentaine de mètres, meublé avec une simplicité toute japonaise , le temple s'ouvre en son milieu sur le ciel de Phénice, dont la lumière illumine un petit jardin zen autour duquel les fidèles peuvent se recueillir. La nature du culte rendu par les nippons à leur divinité reste mal connue, mais elle n'a qu'un lointain rapport avec les dogmes imposés par les prôneurs.

Le Grand Dojo

Adossée à un ensemble de petites bâtisses délabrés, cette arène n'a rien d'une école d'arts martiaux. Il s'agit d'un cercle tapissé de cendres tassés et entouré de gradins sommaires pouvant accueillir jusqu'à deux cent personnes. C'est ici que les nippons se battent parfois entre eux dans de terribles duels à mains nues, pratiquants, dit on, une curieuse magie assortie d'arts martiaux exotiques ou organisent leur combats d'animaux (principalement des rats que l'ont tient affamés avant de les lâcher les un contre le autres. Théoriquement, de telle pratiques sont interdites à Phénice, mais il est clair que les rares gardiens du feu s'aventurant dans le ghetto Oriental ne se risquent jamais jusqu'au Grand Dojo. Sinon pour se joindre clandestinement aux paris qui sont lancés quotidiennement autour de la plus part des combats. Lieu de rencontre et de discussions passionnés par excellence, le Grand Dojo voit aujourd'hui sa relative tranquillité menacé par une rumeur récente. A la nuit tombée, des combats entre des humains étrangers et créatures difformes provenant hors du stallite y auraient lieux ...

Le Temple de l'Infinie Félicité

Ce délicat euphémisme désigne en réalité la maison close du quartier oriental de Phénice, une lieu de plaisirs défendus où, moyennement rétribution, tout citoyen de Phénice peut passer une heure, une nuit ou une semaine inoubliable avec la geisha de son choix. Sachant que seules les femmes asianes travaillent au temple. Mené de main de fer, par une certain Shiro-Aki, modeste bâtisseur reconverti dans les affaires le temple, offre une gamme de plaisirs très variés, mais généralement très chers. La satisfaction du client prime avant tout, et le visiteur frustré peut théoriquement être remboursé, bien que ce cas ne se soit jamais présenté à ce jour. De fait, il est devenu l'endroit le plus visité par les Phéniciens étrangers au Ghetto : certains prôneurs ont même leurs habitudes ici, mais leur anonymat est respecté par un masque blanc et parfaitement anodin que tous les clients sans exception sont tenus de porter dès leur entrée au temple.

Le Grand Marché d'Orient

Il s'agit de l'un des seuls marchés permanents de Phénice, l'un des plus petits sans doute mais également l'un des plus étrange. Situé à la périphérie du Guetto, il est ouvert à tous les Phéniciens, et de nombreuses épouses de bâtisseurs viennent y chercher de quoi améliorer leur quotidien : racines étranges aux remarquables propriétés culinaires, épices mystérieuses, venues des lointaines contrées d'Asia ou parfums musqués aux senteurs exotiques. Les produits vendus ici sont introuvables ailleurs. On trouve également des meubles et de la vaisselle typiquement orientale et fabriqués par des artisans locaux avec des matériaux souvent inhabituels, comme ces sculptures de lave teintées d'un suc verdâtre, ressemblant de loin à des statues de jade. Enfin, certains étalages proposent des objets difficilement identifiables pour le commun des mortels, allant de la vulgaires pipe à opium au jeu de société aux règles obscures jusqu'aux membres momifiés de mammifères aujourd'hui disparus. Pour les produits vraiment exotiques, les marchands s'approvisionnent principalement auprès des marcheurs appartenant à leur propre communauté. Les arrivages restant rares, le prix des marchandises est souvent très élevé.