La Sécurité
A Phénice les émeutes sont matées sans pitié, la police secrète des contrefeux agit avec impunité de façon expéditive... Mais les gardiens savent aussi intervenir rapidement lors d'incendies ou d'éboulements. Les soubresauts du volcan sont assez rares mais ravageurs, d'autant que le sous-sol de Phénice est un vrai gruyère. Une corne de brume est actionnée en cas d'alerte, et un tocsin situé dans l'âtre rythme à heure fixe la vie quotidienne.

La Santé
Il n'y a aucun médecin dans Phénice. Tout juste trouve-t-on à la Foire des biens portants, près de la coulée nourricière de l'Amicale, des nourrisseurs qui prodiguent les premiers soins et qui essaient de prévenir les épidémies. Les maladies mentales sont totalement ignorées et les fous errent dans les rues sans compassion aucune.

La Crasse, le Bruit et l'Odeur
Phénice est sale. Elle pue aussi : le souffre ou la charogne de rat, les excréments ou la moisissure. Les maladies infectieuses prolifèrent dans les taudis et se propagent avec les puces et les poux. L'hygiène est plus que douteuse et d'autant plus que l'eau purifiée est rare. Phénice est également bruyante : il y a les sons rauques qui émanent du volcan, mais aussi les grincements des machineries et les cris des quartiers surpeuplés. Le silence est un luxe rare.

Le Froid
Malgré la présence du soleil et de la force surnaturelle qui chasse les nuages, le stallite, balayé par les vents, n'est pas à l'abri des intempéries. Ainsi Phénice est-elle une bonne partie de l'année recouverte d'une couche de neige grise, souvent acide et corrosive. Plusieurs parties de la Marche des Prôneurs et de la Grande Marche sont régulièrement déblayées, ainsi que les serres des nourrisseurs. Le gel est un ennemi plus perfide encore : il fissure les fondations des bâtiments, ruine les récoltes, et menace les canalisations de vapeur, d'eau ou de gaz du stallite. L'isolation des constructions est loin d'être parfaite, tout comme l'étanchéité des habits.

La Lumière et la Chaleur
La lumière est un luxe, dès lors que les plus hauts édifices projettent leur ombre sur ceux d'en dessous. De tous temps, la lumière a été la charge des gardiens du feu. La nuit, lors de leurs rondes, ils allument les braseros, fournissent les torchères et l'huile combustible pour les réverbères de la Grande Marche et de la Marche des Lumières. La situation dans la Première Marche (celle des fouineurs) est plus chaotique, et ce n'est que par endroit que les gardiens de feu s'occupent encore de fournir aux habitants la lumière dont ils ont besoin. Le soleil est réellement vénéré, à travers mille petites coutumes et saluts. Il faut aussi mentionner le FaRaha, cet immense miroir mobile installé au-dessus du cratère, qui permet d'éclairer tel un projecteur chaque quartier de Phénice.

Les Transports
Phénice est faite d'escaliers, de traverses et de ponts. On monte, on descend perpétuellement, presque toujours à pied. Quelques urs, quelques ânes, permettent de transporter les objets trop pesants.
Il n'y a pas de bois à Phénice, et la pierre, même basaltique, finit par peser lourd. Les gardiens, dans l'urgence, dévalent la Coulée spirituelle sur des luges, et les potentats empruntent des chaises à porteurs.

Les Fêtes religieuses
Longtemps suivies par toute la population, elles ne sont pas obligatoires mais restent très populaires. On compte ainsi le Jour des Bannis, la Montée au Ciel, le Gras, le Temps de Nux, L'Eveil de Phénice, les Jours fériés, la Triade des Masques...

Les Loisirs
L'expression des arts est rare. La musique est tout de même présente mais est le fait d'amateurs. En revanche, on joue, on parie à l'occasion des combats organisés dans la Ceinture de Nux, ou lors des joutes plus officielles dans le Brasier de la Grande Marche. Le cirque d'Orchaos, au tréfonds de la Première Marche, a aussi belle réputation, malgré la peur qu'engendre ses spectateurs...
Le vin n'existe pas, mais l'alcool est répandu. Il est fabriqué à partir de champignons, de rueg, et de toutes les plantes qui veulent bien se prêter à la distillation.

La Liberté, l'Autorité et le Respect
La pression sociale est extrêmement forte. Il faut pour survivre se tuer à la tâche, et payer son dû au stallite, tout en observant de loin les privilégiés. Il faut se résigner à la normalité de sa caste et modeler sa pensée sur les dogmes officiels. Les libertés de pensée comme de mouvement sont limitées. Les femmes, par contre, sont respectées, admises partout, malgré une polygamie courante.

Les Phéniciens entre eux
Les marcheurs se plaignent souvent d'un travers de Phénice : on y parle trop. Le stallite est plein de bavardages. L'écriture étant quasi inexistante, la tradition est donc orale.
Phénice est une ville de fraternité, malgré sa violence apparente. Une morale existe et un distinguo clair entre le bien et le mal est enseigné aux enfants. La structure familiale n'est pas rigide : les femmes, en partie émancipées, peuvent parfois prendre des amants, alors que les hommes sont volontiers polygames. Les enfants, eux, sont presque sacrés.
A Phénice, les couleurs de peau n'ont guère d'importance, et le ressentiment xénophobe ne s'expriment qu'envers les marcheurs.
Une fracture voit le jour entre certains jeunes fouineurs - haineux, cyniques, réagissant violemment au non-avenir qu'on leur propose - et le reste du stallite.

Superstitions et Rumeurs
Phénice fait la part belle aux rumeurs, aux superstitions, et aux réputations, tout aussi bien pour les hommes que pour les lieux ; Phénice est une terre de fantasmes, de rêves et de terreurs...