A l'ombre de la Tour Aveugle, le Palais de Justice est une grandiose sphère blanche posée sur une double et majestueuse base qui l'encercle et la soutient. il surplombe l'Atre, puisqu'il est en fait situé au niveau de la Marche des Lumière. un pont, le Chemin des Justes, s'élance depuis l'Atre jusqu'au Palais, en enjambant une fosse où parmi les piloris survivent les bannis en devenir, enchainés dans des cages d'acier et laissés à la merci du froid.

La Salle des Mille Pas

Les prisonniers des gardiens du feu, retenus dans la Tour aveugle, attendent ici leur tour pour passer en jugement. la salle des mille pas, de l'extérieur, ressemble à une flamme aux angles arrondis, dont l'extrémité courbe entame le Chemin des Justes. A l'intérieur, l'escalier attire tout de suite l'attention. les marches sont hautes et sur chacune est inscrit l'un des commandements de Phénice. Foi, courage, travail commun, espoir et famille sont les vertus ici exaltées. Des statues, menaçantes, toisent les prisonniers : des gardiens de marbre, des prôneurs de pierre sanctionnent et montrent la lumière à des Phéniciens égarés, puis repentis et finalement fiers d'avoir été remis dans le droit chemin. Sur les murs, enfin, les lois de Phénice sont gravées et enluminées d'or.

Le Chemin des Justes

Le pont n'a ni rambarde ni barrière, bien qu'il soit soumis au vent glacé et violent qui lacère souvent Phénice. La montée jusqu'au Palais est rude, d'autant que la pierre est parfois gelée. Depuis la sortie de la Salle des mille pas, la vue ne peut qu'impressionner : le Chemin des Justes a l'air incroyablement long semblant sans fin. En fait, il s'agit d'une illusion d'optique, large de plus de dix mètres à son début, le chemin se rétrécit jusqu'à faire moins de cinquante centimètres aux porte du palais. Mais c'est qu'il est conçu comme une épreuve. Quiconque dérape, chute dans le vide recevant sa punition divine. Et jamais les gardiens du feu qui escortent les prisonniers n'essaieront de les rattraper, de peur d'être eux même souillés et entrainés dans leur chute.

Le Tribunal

La forme d'œuf du palais de Justice et la voute céleste peinte au plafond du tribunal, sont là pour incarner l'espoir en homme et en son destin. Espoirs déçus par les prisonniers, à qui l'on offre une seconde chance, une rédemption. Au centre de la salle, le prévenu se tient, seul, la tête levée vers les balcons où s'amuse une foule nombreuse, alors qu'au dessus les gardiens du feu et prôneurs interrogent, commentent et jugent.

Les Piloris

Parmi les cages des bannis, sous le Chemin des Justes, des échafauds sont dressés. C'est ici que le fouet et le bâton sont donnés. C'est ici que l'on coupe également les mains des voleurs, qu'on châtie les violeurs, ou qu'on strie au cutter le visages des malfrats. Les châtiments sont orchestrés pour que la douleur provoque des visions rédemptrices. Dans le froid, face au soleil ou à une lumière de plus en plus vive, les coups sont donnés alors qu'un prôneur scande une prière. Après quoi un miroir est présenté devant le supplicié se voit meurtri et déchu : le miroir pivote alors pour laisser place a la vision fugace d'un homme nouveau vêtu de lumière.

Les Cages des Bannis

Soumis au froid, les futurs bannis vivent dans des cages reliées entre elles par un chemin lui aussi grillagé. Leur nourriture est jetée par des proches ou des inconnus depuis le chemin des justes. Ils assistent quotidiennement aux châtiments corporels donnés dans la fosse et font office de remplaçants quand les coupables manquent. La loi du plus fort règne sans partage. Presque animal, le plus puissant s'octroie nourriture et femmes, soumettant les autres à tous ses désirs, ce que les prôneurs ont su nommer pour montrer aux Phéniciens : voila la "soumission à l'obscur".