Le vaste bâtiment ou siège les sept Révérés est a tout point de vue hybride. C'est le cas pour la matière qui le compose : une alliance de pierres disparates mais aux couleurs harmonieuses, qui se fond dans des toits ou des murs de verre, eux même rehaussés de quelques boiseries. Dans sa forme, il est d'autant plus étonnant qu'on a de mal à en saisir l'ensemble : ici il s'élève comme une pyramide, là une verrière s'étire en un arc de cercle qui s'achève en flèche. Le conseil des révérés trône sur sept chaires réservés aux sept potentats de Phénice.
Dans une haute pièce dont l'obscurité efface les contours, sept haut chaires de bois précieux s'élèvent à trente mètres au dessus de du sol, enlacés dans de longs escaliers qui compte chacun cent soixante trois marches. Du plafond, une lumière bien que tamisée, aveugle celui qui est en bas. La haut, les sept révérés polémiquent et mènent une joute verbale incessante et lourde de conséquences, alors qu'en dessous les prôneurs écoutent dans l'ombre et en silence. Ils sont les seuls admis ici, exception faite des commandores de l'Atre, et des bâtisseurs venus prêter serment pour travailler dans la cité interdite, avant qu'on ne leur coupe la langue.

L'audience sacrée
C'est en fait un long couloir large d'une dizaine de mètres haut d'une vingtaine. On y avance, après avoir poussé la lourde et immense porte, impressionné par l'écho de ses propres pas et par la magnificence des ornements. Le fond de la pièce est une verrière multicolore qui laisse entrevoir l'un des statue-logis. Devant, une haute chaire culmine à une quinzaine de mètres. Le révéré est la-haut, solennel. N'importe quel Phénicien peut oser quémander l'audience sacrée, mais rares sont ceux qui prétendent déranger l'un des révérés. Des années se sont écoulées sans qu'aucune audience n'est eu lieu et pourtant pour qui s'en souvienne, l'audience sacrée peut être une ultime carte a jouer. au risque de subir un terrible anathème.

Le Panthéon
La mort n'emporte pas les prôneurs comme les autres hommes : du moins le rituel est différent. Si dans Phénice, les corps sont abandonnés au passeur qui les jette dans le magma après qu'un prôneur en ait libéré l'âme, repris le cristal et qu'un oiseau s'envole avec l'esprit du défunt. Il existe néanmoins un mausolée, dans les hauteurs du bâtiment des chaires. Une pièce sobre gorgée de lumière, d'où s'évade les oiseaux et les âmes. L'enveloppe charnelle du prôneur réside ici trois jour durant, parmi les statues des grands hommes du stallite, sculptés depuis leur lit de mort, par les plus habiles forgeurs d'images.

La salle des lucilles
Non loin de la salle des chaires, une alvéole cristalline sert de conciliabule officieux aux révérés qui y donnent parfois audience amicales. Le lieu est propice à la méditation à la réflexion et même à l'enchantement. Les fenêtres laissent voir une vision grandiose de Phénice et de son horizon ombragé. A l'intérieur, des ruches bourdonnent et fascinent les sages. Des centaines de lucilles volent dans une sarabande luminescente qui ravit les prôneurs, autant que les fleurs rarissimes qu'elles butinent.