Les cendres, ou la conquète de la fertilité (année 0–40 / population : moins de 2000 habitants)

Au lendemain du Grand Cataclysme, plusieurs facteurs favorisèrent l'établissement d'une communauté humaine sur les flancs à priori dangereux du volcan. Il y avait là des survivants décidés, dont plusieurs scientifiques de haut niveau. Et un homme, surnommé Phénix, proposait une morale pour ce monde désenchanté. Il y avait cette trouée dans les nuages, qui laissait apparaitre le soleil et qui confirmait les dire du disciple de Solaar. Les premiers travaux de la petite communauté furent de purifier l'eau et de filtrer la neige grisâtre. Les survivants reconquirent ainsi les terres fertiles du volcan. Lentement, Phénice prenait forme derrière des fortification de fortune, tantôt assaillie par des vagabonds affamés, tantôt rejointe par des émigrants attirés par la lumière chaleureuse du soleil. Les épreuves furent nombreuses. Le découragement succédait aux disettes, les familles étaient décimées par le froid, la maladie ou les attaques-éclairs de shankrcréatures.

La soumission de la pierre (année 40–100 / 2000 – 10 000 habitants)

Le souvenirs de quelques techniques de l'Avant, lié a une solide dose d'improvisation, permit l'édification de premières maisons et d'une petite citadelle fortifiée sur les hauteurs du volcan. L'hostilité de l'environnement, la terreur de l'Obscur et la peur engendrée par les créatures de la nuit favorisèrent l'instauration d'une morale religieuse et militaire extrêmement stricte. La soumission à l'ordre était le prix à payer pour la survie dans ce bastion accrochés aux flancs d'une montagne de feu.

L'age de fer et l'automne pourpre ( année 100-180 / 10 000 à 60 000 habitants)

Petit à petit, la légende de Phénice parcourut les terres désolées et rallia les espoirs des populations environnantes. Les immigrants arrivaient parfois par centaines, alors que dans les foyers des fratries de douze enfants devenaient communes. La structure sociale de Phénice, avec ses cinq castes et sa collectivisation des ressources, s'imposa à peu près à cette époque. Les bâtisseurs ouvrirent des mines, créèrent des forges et commencèrent à mieux exploiter l'énergie et les richesses du volcan. Ils commencèrent l'édification des Remparts, qui aujourd'hui séparent la première marche de la Grande Marche. Mais l'essor de Phénice n'augurait pas de temps plus doux. Malgré les générations déjà sacrifiées, la pressions morale restait forte : on continuait à vivre, non pas pour soi, mais pour ses enfants. Les lois se durcissaient au fur et a mesure des besoins des bâtisseurs. Les gardiens du feu veillaient dans les mines et sur les chantiers. D'importantes vagues d'immigration mirent le feu aux poudres. Certains s'adaptèrent difficilement aux règles du stallite et s'enfuirent après avoir piller les maigres réserves. Les nourrisseurs voyaient leurs récoltes et leurs stocks sans cesse menacés par les nouveaux venus ainsi que par le froid et la vermine. Le temps de la révolte était venue.
L'automne pourpre survint 155 après la fondation du stallite; seules les cultures orales et populaires ont gardé trace de l'évènement, l'histoire officielle ne le mentionnant jamais. Les prôneurs, trop gras et les gardiens du feu, trop violents, réglèrent d'abord la crise en bannissant les fouineurs et prôleurs les plus revendicatifs. La situation s'envenima et dégénéré en conflits armé. Malgré une répression pugnace, malgré la famine qui s'installait par endroits, la balance commençait a peser du coté des plus nombreux ... les prôneurs, dans une cérémonie habilement mise en scène, réussirent alors un miracle : ils réveillèrent le volcan, sans pour autant déclencher une éruption. Leur pouvoir en fut totalement et définitivement réaffirmé.

L'Ere du Verre (180-240 / 60 000 à 120 000 habitants)

Les bâtisseurs maitrisaient désormais la fabrication du verre : la construction des serres qui s'en suivit annonça une prospérité nouvelle. Phénice s'étendit encore sous la protection de la grande muraille dont la construction dura vingt ans. Le terrain conquis était plus plat et donc moins hostile. Le pouvoir des prôneurs fut partiellement remis en cause, cette fois par les bâtisseurs et les nourrisseurs. Ils se savaient être les rouages essentiels de la ville, et une nouvelle répartition du pouvoir leur semblait nécessaire pour développer le stallite avec intelligence et pragmatisme. Ils rêvèrent d'une révolution de palais. Elle fut tuée dans l'œuf par la poigne de fer des gardiens du feu. Disposés aux points clés de la ville, ils emprisonnèrent et bannirent les agitateurs les moins utiles La construction de la grandiose Marche des Lumière, à la place de l'ancien bourg originel, l'installation du FaRaha, furent la traduction symbolique de cette affirmation du pouvoir.

La révolution la Vapeur (240-300 / environ 200 000 habitants)

Les machines a vapeur firent entrer Phénice dans une nouvelle ère. La Grande Marche fut reconstruite : On y intégra un réseau d'évacuation des eaux, un système d'éclairage au gaz et des ascenseurs à vapeur. Disposant d'une énergie ponctuellement applicable, les bâtisseurs firent d'impressionnants progrès et gagnèrent en rapidité autant qu'en précision. De nouvelles mesures de sécurité furent imposés suite au grand éboulement qui sur le flanc ouest, fit plusieurs milliers de morts en 279. La société phénicienne connut alors une mutation sans égale, mutation qui se traduisit jusque dans les modes de pensées. L'explosion démographique fut accompagnée d'une amélioration importante des techniques agricoles, par des projets éducatifs et par la construction de premiers grands ensembles collectifs dans la Première Marche. Le pouvoir fut enfin partagé et les gardiens du acquirent une certaine autonomie par rapport aux prôneurs.

Aujourd'hui en 315

Les menaces du monde extérieur s'estompent peut être trop pour les phéniciens, moins solidaire que par le passé. Le ciment moral se fissure chaque jour un peu plus chaque jour, alors que les dysfonctionnement politiques se multiplient. Le système de répartition des logements et de la nourriture est couramment détourné aux profits des puissants. Les impôts reposent sur une administration aveugle, d'autant plus partiale que la culture est essentiellement orale. Le travail des bâtisseurs cristallise assez bien l'époque : de jeunes antéquaires partent en quête des technologies perdues de l'Avant, et réclament l'accès aux archives et aux « objet rituels » des prôneurs. Des inventeurs défendent une philosophie, une idée de la science qui, associés a leurs découvertes, pourraient bien remettre en cause le pouvoir des prôneurs. Ces derniers y réagissent avec méfiance et violence. La réaction est d'autant plus forte qu'en quelques décennies, les modes de vies et les repères ont profondément changé dans le stallite. L'apparition d'une monnaie quasi officielle, le Lux, est symptomatique de ces multiples remises en cause. Les prôneurs sont conscient des changements en cours. Il y voient les signes de leur possible déclin politique. La foi reste toujours extrêmement vivace dans Phénice et sa légitimité s'inscrit en lettre d'azur dans le ciel dégagé qui surmonte le stallite. Mais il faudrait présent un projet expansionniste pour fédérer, occuper et canaliser les phéniciens. Les marcheurs, semaine après semaine, leur apportent peut être la solution. Les nouvelles de l'est sont mauvaise. Les stallites y sont assiégés par des hordes issues de l'Obscur ...