A l'origine peu propices à la vie les déserts le sont encore moins aujourd'hui. Malgré le ciel perpétuellement couvert, il pleut très rarement et le sable ne piège pas l'humidité : il se charge par contre des matières acides portées par la Noir-Nuage. Les tempêtes de sables se révèlent meurtrières, marquant la peau, brulant la gorge et les yeux. Les déserts, qu'ils soient d'un sable jaune pisseux ou d'un ocre latérite, sont essentiellement occupés par des formes de vies latents, omnivores, endormies en attente de la nourriture souvent associée à la pluie.

Les termitières
Le relief du désert est parfois troublé par ce qui ressemble de loin à une foret d'arbres morts ou à un champ de grands champignons. Il s'agit en fait de termitières, des forteresses imprenables rendues plus solides que la pierre par le compactage du sable. Les termites utilisent une bactérie qui leur sert de liant et leur permet d'édifier leur nid jusqu'à sept ou huit mètres de haut. A l'intérieur, des champignon assurent une partie de leur survie, en plus de ce qu'elles ramènent de l'extérieur. Des colonies de termites peuvent dévorer avec leurs mandibules un homme en quelques minutes. D'autres, les recouvrent d'une substance visqueuse et les transportent jusqu'à la termitière.

La vie nomade
Le vent charrie sans cesse des graines, qui éclosent la pluie venue. Leur durée de vie se limite à quelques heures : le temps pour elles de produire d'autres graines, qui seront à nouveau emportées. Des petits rongeurs roulés en boule, très léger et hérissés de piquants, suivent cette migration des plantes, en étant eux aussi emportés par le vent. Ils attendent le festin lors duquel ils portent de plante en plante de quoi fertiliser. Ils représentent l'une des rares nourritures disponibles dans le désert, bien qu'ils soient difficiles à saisir et qu'ils s'enfouissent à une vitesse fulgurante dans le sable. On peut repérer au loin grâce à quelques vautours qui suivent eux aussi cette réserve mouvante.

Les lézards
Comme les autres habitants du désert, les lézards sont devenus omnivores ... mais disposant de peu d'armes hormis leurs mâchoires puissantes. Ils survivent en se mangeant eux même. En dévorant leur peau, leur queue et leur corps faisandés qui se régénèrent. Cette autophagie est menée à son comble lors de la reproduction, un combat à mort, où l'avidité sexuelle se double d'une faim inextinguible.

Les pièges des sables
D'énormes boas se terrent au fond de pièges de sables souvent fatals. Une fois qu'on est engagé dans leur trou, chaque mouvement tenté dans la panique pour s'en dégager accélère la définitive descente. Le serpent étouffe alors sa proie ou l'avale vivante sans la mâcher, laissant ses sucs digestifs achever lentement la besogne.

Les hyènes
Des meutes de hyènes décharnées parcourent le désert, en avançant de biais sur les crêtes des dunes. De là, elles fondent sur leur proie en quelques secondes, à moins qu'elles ne préfèrent la suivre de longues journées durant. Ces hyènes sont considérées comme les voulpes du désert.

Les nuées
La pluie, en faisant émerger quelques heures les plantes endormies, réveillent aussi des myriades de sauterelles affamées capables de manger jusqu'à la moelle des os des créatures qu'elles rencontrent sur leur passage.

Les scorpions
A force de s'entre-dévorer, les scorpions n'ont cessé de grossir, d'endurcir leur carapaces, d'affuter leurs dards et de produire des poisons de plus en plus violents. Plus vifs que les mangoustes que l'on trouve parfois à l'orée du désert, ils sont les plus redoutables habitants de ce milieu aride