De tous les accès à Phénice, la halte orientale était il y a peu encore la moins empruntée. En effet, contrairement aux autres portes, celle de l'est donne rapidement sur les marécages saumâtres du chaudron des Enfers, peu empruntés par les caravanes. Cette situation a récemment changé avec l'arrivée de réfugiés venus de l'est et poussés par la panique des forces des ténèbres censées les avoir chassés. De manière a répondre a ces visiteurs inattendus, les gardiens du feu ont mis à contribution les avant-postes orientaux pour qu'ils dirigent les réfugiés vers la Porte Bienvenue. Ainsi encadrés par des patrouilles de vigilants, ces individus déracinés sont ensuite parqués dans la halte des ombres où ils sont mit en quarantaine. Si l'afflux des réfugiés semble avoir décru, cette halte est maintenant le siège d'un véritable camp de concentration sous étroite surveillance. ici, l'ambiance n'est pas au partage des légendes. les réfugiés sont fatalistes et amers : ils lâchent parfois d'étranges mises en gardes contre la "menace" qui pèse sur les stallites.

La Porte Bienvenue

Cette imposante fortification de basalte a connu peu de rénovations et conserve les caractéristiques des fortifications ouvragées du passé de Phénice. La Porte Bienvenue est ainsi chargée de sculptures destinées à effrayer l'ennemi mais aussi à vanter les hauts faits du stallite à ses visiteurs. En passant sous cette arche, il est impossible de ne pas sentir le poids de l'histoire de Phénice peser sur ses épaules. Récemment, avec l'arrivée des réfugiés, cette impression s'est doublée de celle d'un regard inquisiteur, depuis qu'une garnison de défenseurs filtre les entrées. Cernée par un chemin de ronde ponctué de casernes, toute la halte est ainsi sous surveillance d'une trentaine de gardiens du feu équipés d'armes à distances de précision et de tout équipement nécessaire au maintient de l'ordre. Pour assister les gardiens du feu, un prôneur a été dépêché sur les lieux afin de superviser l'immigration.

Le Camp des Lamentations

Lorsque les premiers réfugiés sont arrivés, les gardiens du feu ont délimité une partie de la halte par de hautes grilles. C'est derrière cette barrière que le Camp des Lamentations a commencé de s'étendre. Un jour,devant l'accroissement de population, une deuxième zone de cantonnement a du être levée et il serait possible qu'une troisième soit nécessaire sous peu. Véritable village de toiles soumis à des conditions de vie difficiles, le Camp des Lamentations porte bien son nom. Le soir lorsque les feux des braseros illuminent la Halte des Ombres, des chants lugubres s'élèvent dans la nuit et font frissonner ceux qui passent à portée. Le jour, lorsque les réfugiés ont assez d'énergie après une nuit passée à lutter contre le froid, des attroupements ont lieu aux abords du Lazaret tout proche où ont lieu les soins et les distributions de nourriture. Ailleurs, c'est la loi du plus fort qui règne, notamment celle de gangs qui rançonnent les plus faibles.

Le Lazaret

Depuis bien longtemps, avant même que la halte des Ombres n'abrite le Camp des Lamentations, un dispensaire géré par les nourrisseurs a été installé près de la Coulée Nourricière qui aboutit à la Halte. Traditionnellement, c'est là que les marcheurs blessés ou malades étaient soignés, mais cette fonction est devenue ardue avec l'afflux de réfugiés. En effet, les malheureux qui arrivent à Phénice sont souvent au seuil de la mort et il peut arriver que certains soient porteurs de maladies inconnues dans cette région. Contrairement aux gardiens du feu et aux prôneurs connus pour leur approche paranoïaque, les nourrisseurs agissent par solidarité mais aussi pour protéger Phénice d'une éventuelle épidémie. En dehors de sa fonction de dispensaire, le Lazaret est le centre de distribution des rations destinées aux résidents de la Halte.