Caravansérail, casbah aux ruelles tortueuses, la Halte des Lointains est désormais la dernière étape vers le nord pour les caravanes venant du continent de Solaria. Elle est donc devenue un lieu d'échange, un gigantesque bazar grouillant et cosmopolite. Les ressources extraites des puits des Abords transitent par elle avant d'échouer dans le quartier des ferrailleurs. Cette Halte est le territoire des marchands. on y vient acheter des objets de l'Avant ( le plus souvent inutilisables), des productions artisanales venant de Solaria ou encore des graines et du bétail. Les caravanes de lumières n'étant présentes qu'une partie de l'année, les marcheurs ont pris l'habitude de faire étape à Phénice durant la Frige, une époque ou les comptoirs soldent pour quelques lux les marchandises qui leur restent.
Contrairement à la Halte des Ombres celle de lointain ne pouvaient imposer aux caravaniers un rituel qu'ils auraient jugé offensant. C'est pourquoi la porte des Lointains a rapidement accueilli plusieurs mémoires capables de retenir les physionomies de centaines d'individus. ils sont une vingtaine formés spécifiquement à la Rotonde des Mémoires pour ce travail éprouvant. Les marcheurs ne sont pas sans surveillance des mémoire : avant d'entrer dans le stallite, ils sont orientés dans une salle où ils sont examinés avec attention.

Le Bazar

Lorsque l'on pénètre par la porte des Lointains après avoir subi le rituel d'exposition, on entre directement dans le bazar. Planté de baraques en bois ainsi que de tentes multicolores, le bazar offre un spectacle étonnant et coloré. On avance parmi des étalages de bric et de broc, on croise des phéniciens venus de tous les quartiers on finit par se perdre dans le lacet des ruelles qui pulsent au rythme des départs et des arrivées des caravanes de lumière.. Le Bazar comporte deux zones distinctes : La première est constituée des comptoirs des caravanes de lumière, de vastes entrepôts accolés les uns aux autres où l'on vend sur les toits, un petit monde de terrasses et d'escalier où le lux est roi. On peut y trouver du mobilier finement ouvragé, des nourritures raffinées, des tissus précieux, des épices, quelques objets technologiques etc. La seconde zone rassemble surtout les petites boutiques des fouineurs phéniciens vendant les objets extrait des mines de Abords. Il s'agit là d'objets de la vie quotidienne sans grande valeur, notamment de la vaisselle qui n'intéressent pas les ferrailleur.

Les Hôtelleries des Lointains

La Halte a dû se doter de nombreuses hôtelleries pour accueillir ses visiteurs. Durant le Frige, elles sont nombreuses à fermer. En revanche, dès les premières brises du Souffle, elles ouvrent toutes leur porte. Par hôtellerie, il faut entendre le plus souvent de vastes dortoirs où, pour quelques lux, on peut obtenir une paillasse et une soupe. Il existe aussi plusieurs établissements confortables à l'intention d'une clientèle aisée. Quant aux marcheurs, ils se contentent des bouges, bâtisses crasseuses et sinistres qu'ils partagent avec les rats ...

L'Amphithéâtre des Veillées Solariennes

Construit à l'initiative du cirque d'Orchaos, ce petit amphithéâtre en pierre accueille chaque soir près de deux cent visiteurs venus écouter les solariens. Ces veillées sont des spectacles très appréciés par les fouineurs. Pour quelques lux, on vient entendre les solariens raconter leur vie mais aussi des légendes ou des histoires vécues. Les jeunes fouineurs en quêtes d'aventure ou tout simplement d'un avenir meilleur se disputent les places pour assister aux veillées. Le continent de Solaria apparaît pour beaucoup comme un éden où la vie serait enfin supportable. Si les prôneurs ont plusieurs fois qualifié ce spectacle de propagande, il n'a jamais été interdit. Régulièrement, après avoir assisté a une veillée, des fouineurs décident de tout abandonner pour tenter de se joindre aux caravanes de lumière. Mais les élus sont rares et ne reviennent pas ...

Le Marché des Lumières

Cette place carrée, située au milieu des comptoirs, abrite un marché unique en son genre. Dès la nuit tombée, la place des auras accueille tous ceux qui sont susceptibles de vendre des objets en relation avec la lumière. Des objets de toute nature, des luxances aux torchines en passant par les casques lumières. Ce marché de la lumière est coiffé par un grand chapiteau auquel on suspend des lampes a huile de rueg venues de tous les horizons. Cette charpente lumineuse est surnommée « les cintres célestes ». Des faiseurs viennent ici acheter de quoi s'éclairer pour leurs futurs voyages. De plus, les caravanes de lumières ne sont pas les seules à exposer, de nombreux bâtisseurs phéniciens viennent présenter leurs dernières créations.

Le consulat du stallite de Nah

Cette pyramide de quinze mètres de haut et de douze de cotés abrite les émissaires permanents du stallite de Nah, porte du continent de Solaria. A ce jour, aucun phénicien n'a eu l'autorisation d'y pénétrer. Les émissaires de Nah reçoivent les prôneurs à l'extérieur du consulat. Phénice entretient du mieux qu'elle peut ses relations avec le puissant stallite solarien. La richesse des vallées de Nah est telle que Phénice aimerait créer de véritables routes commerciales entre les deux stallites, indépendamment des caravanes de lumière qui exercent un monopole de moins en moins tolérable. Les tractations ont débuté voilà près de cinq ans sans que les deux stallites ne parviennent à s'entendre. Aucun n'ose encore entreprendre la construction d'une route qui exigerait des efforts considérables. Récemment, il a été question de la construire chacun d'un coté et d'établir une jonction. Mais les dangers sont encore trop nombreux. Les caravanes de lumière ont naturellement refusé d'appuyer le projet et les diverses expéditions chargées de définir un trajet ont disparut ou sont revenues en piteux état. Aujourd'hui le consulat de Nah est tenu en méfiance par les phéniciens. Des rumeurs concordantes parlent d'esclavagisme et les prôneurs craignent que Phénice ne soit à leur yeux qu'un immense potentiel de main d'œuvre. En réalité, les deux stallites craignent qu'une route ne soit les prémisses d'une invasion, dans un sens comme dans l'autre.