Confiné entre le quartier des Echarpes Pourpres et la Coulée de la Fourche, l'assommoir concentre plusieurs dizaines de tripots. Géré par le conseil des patrons, il accueille tous ceux qui, pour une nuit, désirent se saouler copieusement. Car les alcools de l'Assomoir, pour leur immense majorité, sont fabriqués sur place, dans des distilleries de fortune. Des alcools forts qui viennent à bout des plus résistants. L'Assomoir est un lieu dangereux où la criminalité et en hausse constante malgré des ligues de vertu qui tentent d'endiguer cette débauche de violence. Les ivrognes s'entretuent, certains disparaissent mystérieusement. Les gardiens du feu ont pratiquement démissionné, ne laissant qu'un seul foyer pour veiller sur le quartier. Cela pousse de plus en plus de voyous à venir s'y installer. De nombreux marcheurs trouvent refuge dans les hôtelleries crasseuses de l'Assomoir.

La rue des Zigzag

Cette longue rue serpente à travers le quartier de bout ne bout. C'est la rue principale sur laquelle s'ouvre les établissement les plus réputés. On y trouve des cabarets douteux, des tripots souterrains installés dans les caves mais aussi quelques auberges plus luxueuses où l'on consomme des alcools de mauvaise qualité. De véritables bandes organisées rodent, la nuit venue, en s'attaquant aux plus faibles. Néanmoins, pour l'essentiel, la rue des Zigzag appartient aux fouineurs qui viennent oublier leur malheurs dans l'alcool.

La Fosse

Fragilisé par des établissements souterrains, le sol a fini par s'affaisser pour donner naissance à cette fosse où périclitent de sombres tripots troglodytes. Paysage fracturé, failles béantes, la Fosse est fréquentée par la lie phénicienne qui trouve refuge dans ses méandres. Les tripots offrent ici des breuvages aux terribles effets. Des hommes sont devenus fous, des légendes parlent de goules errantes. En vérité, les cris et les hurlements qui déchirent les nuits de la Fosse ont définitivement mis à l'écart cet endroit sinistre de la vie phénicienne. Certains avancent même que des laborantins sans scrupules y pratiqueraient, sous couvert d'officier comme des soigneurs, des expériences sur des êtres humains.

Le Cabaret des Intouchables

Installé au bout de la rue des Zigzag, près de la coulée de la Fourche, le Cabaret des Intouchables offre chaque soir des spectacles chaotiques où des acteurs totalement ivres jouent des pièces improvisées. Ici, l'alcool règne en maitre, notamment l'élixir, un breuvage à base de racine mystérieuses aux effets hallucinatoires. Les intouchables sont des comédiens qui jouent sous l'influence de l'élixir. De nombreux phéniciens pensent que leur rôle est salvateur et qu'ils dissimulent des secrets qu'il faut savoir déchiffrer. Considérés comme des sortes d'oracles, les intouchables vivent au secret intérieur du cabaret. Ils n'apparaissent que le soir, sur une scène surélevée recouverte par une bulle de verre aux armatures de bronze. Mystiques, illuminés et candides se pressent par centaines autour de cette bulle que les acteurs rejoignent par un couloir grillagé. Chaque soir, les invités essayeront de percer le secret des délires des intouchables.

Le Rêve Perdu

On descend au Rêve Perdu par une volée de marches qui aboutit à une grande salle tenue par de lourdes piliers de fer. L'établissement est réputé pour accueillir les vieux marcheurs, les aventuriers à la recherche d'un travail. Toutes les rumeurs circulent dans les brumes du Rêve Perdu. On parle de gisements extraordinaires, de stallites merveilleux ... Sa réputation s'est construite surtout par ses alcoolats. un liquide obtenu par distillation de l'alcool sur des plantes fraiches ou desséchées.