Contrairement aux deux autres coulées précédentes, cette dernière s'est consacrée à cœur ouvert au bien-être de Phénice. Dès l'origine, elle fut fondée par des nourrisseurs généreux qui furent les instigateurs du "minimum-vie" en vigueur aujourd'hui. Cette volonté altruiste, ce désir de faire vivre le mieux possible les phéniciens, a perduré de sorte que la coulée est devenue, pour les fouineurs, un moyen de ne pas mourir de faim. La coulée abrite ainsi un certain nombre de marchés, la Places des Mercis, où l'on peut acheter à bas prix une nourriture élémentaire. Durant les grands froids, les volontaires mettent également en place des soupes populaires pour venir en aide aux affamés. la coulée est percée du sommet jusqu'aux contreforts de la Grande muraille par une travée centrale où circule nuit et jour un funiculaire fonctionnant grâce à un système à vapeur et permettant le transport d'hommes et de marchandises. la coulée compte dix sept bocages sont les deux tiers consacrés aux cultures traditionnelles comme le rueg.

La foire des Bien-Portants

C'est là le fief des soigneurs. Car les nourrisseurs ne sont pas uniquement chargés de subvenir aux besoins des Phéniciens. les soigneurs sont là pour administrer aux blessés et aux malades des soins élémentaires alors que les soigneurs des autres coulées font payer leur service (leur clientèle est souvent composée de bâtisseurs et de prôneurs). Voila près de trente ans, les nourrisseurs ont pu racheter un gigantesque escalier destiné, a l'origine, à un vaste édifice public. Cette voilée de marches longue de deux cents mètres, a été rachetée aux bâtisseurs pour devenir la Foire des bien-portants. C'est là que les soigneurs s'installent, à différents niveaux de l'escalier, pour accueillie ls foules nombreuses n'ayant pas les moyens de consulter des guérisseurs attitrés. jusqu'au soir, la Foire ne désemplit pas. mères et enfants, fouineurs blessés au travail, ils viennent tous faire la queue pour obtenir des soins élémentaires. Les consultations ne sont pas toujours très précises. Les soigneurs travaillent à un rythme effréné et n'ont pas forcément le temps d'écouter leurs clients. Quiconque décide de rallier la foire des Biens-Portants le fait à ses risques et périls.

Le bocage des Flores

Ce bocage s'est installé à l'extrémité de la coulée, sur les flancs de la Marche des lumières. C'est là que l'on cultive avec soin des parterres de fleurs qui orneront les édifices publics et certaines maisons dans les propriétaires sont susceptibles de s'offrir un tel luxe. Car les fleurs sont un luxe, à Phénice, comme la plupart des stallites. Beaucoup estiment que l'ornementation n'a aucun sens dans un contexte de pénurie. Mais prôneurs, bâtisseurs et nourrisseurs ont voulut ce gage de richesse. Les fleurs apparaissent dans les grandes occasions et témoignent de l'opulence phénicienne. De plus, des ruches ont été installées, produisant du miel à l'usage des ours utilisés lors des expéditions dans les Abords. Le bocage des Flores est étroitement surveillé et fermé au public. La moindre fleur vaut plusieurs dizaines de lux et certains spécimens très rares peuvent se vendre des fortunes.

Le bocage des Maitres-Dresseurs

Contrairement a la Première coulée, l'Amicale n'a pas jugé d'élever des rapaces. Les oiseaux ne sont là que pour chasser les nuisibles. en revanche ce bocage élève de nombreuses animaux de compagnie. La plupart sont des chiens, fort utiles pour se défendre et monter la garde. On compte également des montures dressées comme le yak, très prisé par les marcheurs. Et surtout les bachkas, de petits singes au poil long qui tiennent dans une main et dont la particularité est de ressentir la présence des ténèbres. Lorsque le bachka sent la présence d'une créature des ténèbres, son poil roux se change de couleur pour devenir gris. Ce singe très rare est une aide inestimable pour tous ceux qui se risque au delà de la Grande muraille phénicienne. Mais aucun marcheur n'a eu, jusqu'à aujourd'hui, les moyens de s'offrir cet animal étonnant. Seuls quelques prôneurs phéniciens se montrent avec un bachka sur l'épaule.

Le bocage des Humbles

Ils se résume à un seul aven abritant les chasseurs de la coulée. Au sommet, on trouve ceux qui sont chargés d'abattre le bétail élevé au sein de la coulée. Comparés aux autres chasseurs qui œuvrent dans les abords, ceux là ne sont guère considérés : tout au plus comme des bouchers utiles à la communauté. A l'inverse, plus on s'enfonce dans l'aven, plus on croise les vrais chasseurs, ceux qui quittent Phénice à l'aube par la Halte des Ombres pour chasser dans le halo du stallite. Ces chasseurs ont une haute opinion de leur fonction. Ils respectent leur proie et s'engagent dans les abords avec un courage qui force le respect de nombreux Phéniciens. Au crépuscule, les chasseurs, sous les yeux des miniers fascinés, ramènent le gibier jusqu'à la coulée où il sera dépecé dans l'aven avant d'être redistribué aux phéniciens.