A première vue, le quartier de la Fourmilière est un dédale de huttes formées d'une seule pièce à partir de pierres et de boue volcanique. Les rues sont très étroites et il est souvent possible que des voisins se serrent la main d'un pas de porte à l'autre. Dès que quiconque pénètre dans le labyrinthe, ils deviennent méfiants voire hostiles et il arrive qu'une véritable impression de malaise force à rebrousser chemin. Est ce une étrange lueur hagarde dans les regards ou bien la désagréable sensation d'être suivi ? Toujours est il que les visiteurs ne sont et ne se sentent pas les bienvenus au cœur de la Fourmilière.

La Surface

Malgré la faible étendue du quartier et l'exiguïté des huttes qui dépassent rarement une pièce, la population de la Fourmilière est imposante. En fait, depuis des décennies, les habitants ont réglé les problèmes d'espace en formant une micro-société fondée sur le principe des familles étendues dont les huttes sont reliés par des galeries souterraines. Ainsi, le véritable visage de la fourmilière échappe à ceux de l'extérieur et l'essentiel des activités est souterrain. Ceux qui restent en surface sont donc ceux qui entretiennent le contact avec les autres quartiers et ceux qui ne travaillent pas dans le réseau. Un système hiérarchique propre au quartier a vu l'émergence d'un corps de soldats dont la fonction est de protéger les habitants de la Fourmilière. De fait, ce lieu apparaît pratiquement dénuée de toute criminalité, comme si les habitants se consacraient tous à un obscur dessein commun.

Les réseaux

Les accès de chaque hutte mènent à la vraie fourmilière, un domaine où les étranger sont rarement admis, un univers étrange et inquiétant. Au fil de ces tunnels mal éclairés, on trouve des pièces habitables qui élargissent les possibilités de logement en surface. Cette seconde zone d'habitation n'est qu'un premier niveau et de nombreux accès ouvrent vers d'autres réseaux plus profonds. C'est là que la plupart des habitants travaille. Dans un sens, il semble que la fourmilière ait atteint très discrètement son autonomie. En effet, on peut y trouver des mines, des champignonnières et des galeries toujours empruntées par une foule d'ouvriers s'affairant sous le regard placide mais vigilants des gardiens. Visiblement, les travaux d'élargissement de la fourmilière ne sont terminés et continuent toujours plus profondément. Pour continuer les travaux d'excavation, des bricoleurs ont mis au point des foreuses bruyantes dégageant des fumées grasses, refroidies avec de l'eau. Grâce à ces engins, la roche volcanique est réduite en boue et ensuite acheminée en surface pour constituer un mortier destiné aux huttes. Dans ces galeries sombres et étouffantes, les travailleurs portent un système d'éclairage à casque lumière. D'après les rumeurs, toutes les activités souterraines de la fourmilière sont supervisées par des maitres d'œuvre qui ont une charge quasiment religieuse.