Installé au sud de Phénice, le quartier de la Feraille constitue un gigantesque dépotoir où s'entassent des milliers de carcasses de l'Avant qui transitent par la Halte des Lointains. C'est également à cet endroit que l'on débite et découpe des tonnes de débris afin qu'ils soient réutilisés par le stallite. Les trois-quarts du quartier sont consacrés à ces casses titanesques et aux grosses machines de compression. on compte ainsi onze dépotoirs flanqués de leurs maisons d'habitation où survivent les familles de fouineurs. la Ferraille est un endroit terrible, entre les bruits infernaux des tôles froissés et l'atmosphère très lourde, chargée de limaille. le quartier ressemble à un énorme labyrinthe où les gardiens du feu s'aventure rarement. Chaque dépotoir est à la charge d'un clan de fouineurs dirigé par un "copeau", sorte de parrain tutélaire ayant tous les droits sur son dépotoir. Soit onze copeaux qui se réunissent chaque soir sur la Place aux reliques pour vendre aux bâtisseurs les ferrailles traitées dans la journée. le quartier est donc livré aux ferrailleurs, des fouineurs souples et robustes, capables de découper la tôle et de se déplacer au sein du magma métallique des dépotoirs. Les accidents sont très fréquents, entre les machines qui aspirent les distraits et les arrêtes du métal aussi coupantes qu'un rasoir. La longévité est considéré comme le seul témoignage de réussite, expliquant sans doute la vieillesse des copeaux.

Le Dépotoir de Babel

Installé à l'extrémité ouest du quartier, ce dépotoir fait figure de symbole pour les fouineurs. Il est dominer par Babel, une tour de débris dont l'équilibre précaire est devenu une véritable attraction. Les fouineurs de Babel ont pris l'habitude d'empiler leurs carcasses de cette manière, au grand clam des gardiens du feu. En réalité, il s'agit surtout de gagner de la place, ménageant ainsi un espace pour les bidonvilles autour des carcasses empilées. Les habitants du dépotoir sont réputés pour leurs acrobaties, leur habilité à défiler l'équipement de la Feraille. A l'aide de cordes, ils travaillent les machines industrielles, préférant leur fameuse scie mécanique. Ce dépotoir est bien connu des bâtisseurs, parce qu'il privilégie la qualité a la quantité. les matériaux offerts aux enchères sur la Place aux reliques sont souvent rares et précieux. Certains fouineurs de Babel sont recrutés parmi des bâtisseurs débauchés, échoués dans la Halte des Lointains. ils se chargent de réparer dans les caravanes et les puits d'extraction les épaves intéressantes. C'est en quelque sorte un corps "d'élites" jalousé par les autres dépotoirs qui se contentent de concasser sans distinction. Ces conseillers sont devenus des fouineurs tout en préservant un certain savoir. ils se déplacent souvent jusqu'au différentes Marches de Phénice ainsi qu'à l'extérieur du Stallite, à l'affût de la moindre découverte. Le dépotoir de Babel est pour cette raison l'endroit le plus vivable du quartier de la Feraille. les candidats sont nombreux mais rares sont ceux qui parviennent à passer les épreuves de sélection. Des épreuves terribles en forme de quêtes qui obligent à escalader ou plonger dans les entrailles de la Feraille pour retrouver des objets cachés.

Le Dépotoir de la Gueule Rouge

Spécialisé dans la production de masse, ce dépotoir est avant tout une grosse usine à travers laquelle serpentent des dizaines de tapis roulants actionnés par des pédales. Ces dernières monopolisent plusieurs centaines de personnes par jours, pour quelques lux. La Gueule Rouge dépèce les plus grosses carcasses retrouvées dans les profondeurs de la terre. C'est ici que l'on désosse les véhicules de l'Avant, notamment les voitures et parfois même certains navires des Grandes Chutes qui arrivent à Phénice par pièces détachées. Contrairement à Babel, ce dépotoir n'a pas laissé aux bidonvilles une place de choix : tout au plus une bande de quelques mètres sur le pourtour de la décharge où l'on s'entasse du mieux que l'on peut. Les habitants vivent surtout au sein de la Feraille dans des abris de fortune. Ce dépotoir constitue en fin de compte un véritable tumulus de métal dans lequel on s'y aventure avec prudence.

La Place aux reliques

Cette place rassemble la feraille traitée par le quartier, ferraille qui sera présentée aux bâtisseurs. on a construit des gradins métalliques en forme de demi-lobe où prennent place les copeaux et leurs fouineurs qui ont le droit, pour chaque lot de ferraille, de prendre la parole pour en avoir le meilleur prix. En face d'eux, on trouve les délégations des bâtisseurs, assises le long de grandes tables devant lesquelles défilent la ferraille ainsi que les objets plus rares. les enchères sont bruyantes, entrecoupées par les sifflements et les acclamations des fouineurs qui se réjouissent ou se désespèrent des prix proposés par les bâtisseurs. une foire d'empoignes où se décident en fin de comte les gains de chaque dépotoir.




Le Cirque d'Orchaos

La ferraille a fait du Cirque d'Orchaos son principal divertissement, excepté pour ceux qui ont les moyens de gagner la Ceinture de Nux. le cirque n'a pas de chapiteau mais se déplace de dépotoir en dépotoir en jouant ses spectacles sur de grands chars aux allures baroques. Le cirque d'Orchaos ne vit que des autres, des dons en nature des habitants qui tiennent à préserver ce spectacle quotidien. Il n'appartient à aucun dépotoir même si certains char leur sont parfois dévoués. La plupart des fouineurs d quartier ont une fois ou une autre appartenu au cirque. il s'agit là d'une sorte de rituel, d'une communion avec le quartier à laquelle se prêtent souvent les nouveaux arrivants. on danse, on caricature les grandes figures du stallite, on frappe sur des bidons, on monte des ours et autres animaux. Bref, un véritable cirque mené par un certain Zoungaro.