Elle s'étend de la Marche des Lumières jusqu'au quartier de Nux qu'elle ceinture en deux branches distinctes jusqu'à la Grande Muraille. Cette coulée compte sept bocages. trois d'entre eux sont consacrés aux cultures du rueg, deux autres se chargent du bétail, un autre des champignonnières et le dernier de la recherche. Les nourrisseurs de cette coulée ne sont guère appréciés par le reste de la population. ils sont connus pour livrer le strict minimum qu'ils produisent et plusieurs scandales ont révélés que certains bocages produisaient en secret pour leur seule consommation. La proximité de la Ferraille ainsi que de la Halte des Lointains a suscité dans la coulée de la Fourche un esprit isolationniste qui n'a cessé de se durcir. Les chefs nourrisseurs ont ainsi crée, malgré les remontrances de l'Atre, une milice armée qui se charge des voleurs venant rôder autour des serres. Une milice sévère et endoctrinée qui ne fait guère de détail. Récemment, les chefs nourrisseurs ont déclaré que le "minimum-vie" devait surement être revu à la baisse pour les mois à venir.

Le Bocage de la Prévenance

Bâti à l'extrémité sud-est de la coulée, non loin de la halte des Lointains, ce bocage abrite des équipes scientifiques chargées d'examiner l'essentiel de la nourriture parvenant à Phénice. Ces naturalistes poursuivent également des recherches pour améliorer le rendement des cultures et du bétail. Le bocage se résume à une succession de petits laboratoires où l'on expérimente de nouvelles plantes. Les nourrisseurs achètent, régulièrement des graines et des plantes aux caravanes de lumières venant de Solaria. Elles sont conservées dans une tour étroite plantée au beau milieu de l'unique aven abritant les familles de la Prévenance : c'est un lieu étroitement surveillé. L'atre ayant même détaché plusieurs gardiens du feu pour le garder

Le Bocage des Ocres

La malchance a voulu que ce bocage soit directement victime des nuages de limailles venant du quartier de la Ferraille. Des vents fréquents déposaient sur les verrières une poussière grise et tenace qui obligea rapidement les nourrisseurs à réagir. Remarquant que d'étranges champignons jaunâtres poussaient sur l'armature de la verrière, les nourrisseurs décidèrent d'en tirer parti. Désormais, ce bocage est devenu une champignonnière que des soufflets mécaniques alimentent en poussière de limaille. Les nourrisseurs ne cultivent que l'ocre, un champignon très particulier qui permet d'obtenir une sorte d'épice rappelant le goût du sel. La plupart des Phéniciens en agrémentent leur repas. Les nourrisseurs de ce bocage ont installé la champignonnière dans les sous sols, creusant des galeries qui rayonnes à partir de l'aven. Chaque famille exploite sa galerie. Si le commerce de l'ocre est lucratif, il est aussi dangereux. Au bout de quelques années, la peau des nourrisseurs prend une teinte d'un jaune maladif, suscitant la méfiance des autres Phéniciens. De plus, ma poussière de limaille propulsée dans les galeries semble affecter l'organisme. On meurt plus jeune et souvent avec d'atroces migraines qu'aucun soigneur n'a jamais pu soulager.

Le Bocage des Disparus

Situé à l'extrémité nord de la coulée, le bocage abrite plusieurs salles où l'on collectionne les espèces disparues : un véritable musée d'histoire naturelle, rempli de centaines d'animaux empaillés placés sous la garde d'une équipe restreinte de taxidermistes chevronnés. Ces nourrisseurs subissent quotidiennement la rancœur silencieuse des Phéniciens. En effet, leur mission apparaît inutile pour beaucoup. On estime que ces animaux prennent de la place, que l'on pourrait tout aussi bien faire pousser de nouvelles cultures pour nourrir les vivants. Mais le bocage des Disparus bénéficie de l'appui d'un certain nombre de prôneurs et de bâtisseurs qui espèrent tirer profit, à terme, de ces animaux empaillés. Le Musée est largement mis en avant lors des rares visites protocolaires d'émissaires de stallites de la Roke. Impressionnant, il marque les esprits. On espère qu'un jour, la science aura progressé suffisamment pour permettre de faire renaitre ces animaux ...

Le marché des Beaux Jours

Placé à la frontière entre la Première et la Grande marche, ce marché est installé sur le pont des Nantis, le seul dont la largeur atteigne près de cinq mètres. Des nourrisseurs viennent y vendre les surplus de nourriture, notamment lors de la saison des récoltes quand le climat a été favorable. Ce marché est réputé pour ses épices et ses produits étranges, servant aux décoctions médicinales, aux philtre d'amour et de richesse. Les charlatans viennent en masse acheter au marché des Beaux jours de quoi concocter ces prétendus philtres miracles.